Théâtrez-moi
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14.01 > 14.02.2015

Théâtre des Martyrs

Bruxelles


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L'Œuvre au Noir

Marguerite Yourcenar


Zénon, humaniste, alchimiste et médecin, a beaucoup appris au cours de sa vie errante. Visionnaire, il incarne le désir de franchir les frontières connues de l'esprit. Ses recherches scientifiques, ses publications, son esprit critique indisposent l'Eglise. Réfugié à Bruges, il sera enfermé dans une prison de l'Inquisition... Sensualité de la terre, de l'eau, du sable, des pierres : Breughel et la terre flamande. Les vastes champs labourés à perte de vue des paysages du nord de l'Europe... le soleil qui réchauffe à peine les brouillards vaporeux... les cailloux solides qui affleurent du sol...

« Plaise à Celui qui Est peut-être de dilater le cœur humain à la mesure de toute la vie » (Zénon).

Porteurs de cette écriture, de cette époque, de cette philosophie, plusieurs acteurs et actrices témoins de notre temps joueront le rôle de Zénon. Le spectacle suivra le fil rouge de la vie et de la mort de Zénon pour choisir dans ce texte foisonnant et passionnant.

Un spectacle exaltant, inspiré d'un roman magique qui éclaire le bouleversant cheminement de l'être humain.

Marguerite Cleenwerck de Crayencour dont Yourcenar est l'anagramme est née le 8 juin 1903 en Belgique. Attirée très jeune par le goût de l'écriture elle publie son premier roman Alexis ou le traité du vain combat en 1929. Elle continue ses voyages qui la mènent en Grèce, Italie, Europe centrale, autant de lieux qui inspireront ses futurs ouvrages. C'est en 1938, suite à sa rencontre avec Grace Frick, que Marguerite Yourcenar gagne les États-Unis où elle enseigne le français et l'histoire de l'art. Continuant son travail d'écrivain, elle publie en 1951 Mémoires d'Hadrien qui lui vaut une renommée mondiale. Les ouvrages qui suivent sont couronnés de succès à l'image de L'œuvre au noir paru 1968 qui reçoit le prix Fémina. Après avoir été élue membre de l'Académie Royale de Belgique en 1970, elle entame une sorte d'enquête sur ces ancêtres, qui formera la trame de son œuvre en trois volets intitulée Le labyrinthe du monde. Sa consécration, en hommage au talent de sa plume, demeura son élection à l'Académie Française le 6 mars 1980. Marguerite Yourcenar décède le 18 décembre 1987.

« Ils se séparèrent au prochain carrefour. Henri-Maximilien choisit la grand-route. Zénon prit un chemin de traverse. Brusquement, le plus jeune des deux revint sur ses pas, rejoignit son camarade ; il mit la main sur l'épaule du pèlerin :
— Frère, dit-il, vous souvenez-vous de Wiwine, cette fillette pâle que vous défendiez jadis quand nous autres, mauvais garnements, lui pincions les fesses au sortir de l'école ? Elle vous aime ; elle se prétend liée à vous par un vœu ; elle a refusé ces jours-ci les offres d'un échevin. Sa tante l'a souffletée et mise au pain et à l'eau, mais elle tient bon. Elle vous attendra, dit-elle, s'il le faut, jusqu'à la fin du monde. Zenon s'arrêta. Quelque chose d'indécis passa dans son regard, et s'y perdit, comme l'humidité d'une vapeur dans un brasier.
— Tant pis, dit-il. Quoi de commun entre moi et cette petite fille souffletée ? Un autre m'attend ailleurs. Je vais à lui.
Et il se remit en marche.
— Qui ? demanda Henri-Maximilien stupéfait. Le prieur de Léon, cet édenté ? Zenon se retourna :
— Hic Zeno, dit-il. Moi-même. »


 

Avec Stéphanie Blanchoud, Serge Demoulin, Soumaya Hallak, Nathan Michel, Dominique Rongvaux et Stéphanie Van Vyve.

Adaptation du roman, mise en scène et scénographie : Christine Delmotte
Assistanat à la mise en scène : Anna Giolo
Eclairages et direction technique : Nathalie Borlée
Collaboration à la scénographie : Noémie Vanheste
Vidéo : Caroline Cereghetti
Aide aux mouvements : Diane Fourdrignier
Habillage : Caroline Gereduz
Régie : Bruno Smit
Régie plateau : Sébastien Pitsch
Coordination : Charlotte Dumont

Un spectacle de la Cie Biloxi 48 en coproduction avec le Théâtre de la place des Martyrs. Avec l'aide du CIDMY et la collaboration des Archives de la Ville de Bruges.