Les Borkman
Heureusement qu'il est là. Heureusement que je l’ai, mon fils ... On va relever cette famille. Cette maison. Il ira beaucoup plus loin ! Je te le jure. Il ira plus loin que son raté de père qui nous a ruinés.
Depuis sa disgrâce publique et la prison, Borkman banquier déchu, vit coupé du monde dans la cave de la villa familiale, où infuse toujours le poison de la faillite passée. Ne lui reste que sa passion pour la guitare électrique et les tête-à-tête avec son dernier ami, Vilhelm, ainsi que les visites de la fille de ce dernier, Frida, devenue sa professeure de musique.
À l’étage, son épouse Sarah, dont l’obsession est que leur fils Adrien réhabilite le nom du père, rumine l’échec de leur couple. Gwendoline, sœur jumelle de Sarah et amour de jeunesse sacrifiée sur l’autel du pouvoir par Borkman, s’invite alors dans la maison de la honte ; condamnée par la maladie, elle vient réclamer le droit de revoir Adrien, le fils qui joue en duo avec Frida chez l’ennemi juré de Borkman, l’avocat Hinkel. Vany, riche voisine à l’esprit libre, tente d’arracher les jeunes gens au destin mortifère de la maison familiale. Les sons électriques hantent la demeure maudite, alors que la neige de l’oubli recouvre le paysage.
Avec Les Borkman, Christophe Sermet livre une version musclée d’un texte de répertoire du dix-neuvième siècle, tout en lui conservant son lyrisme et son émotion. Racontant frontalement le monde d’aujourd’hui, le spectacle délaisse le piano au profit de riffs rock dans un style grunge, viscéral et dépouillé.
texte d’après Henrik Ibsen | adaptation Christophe Sermet | jeu & chant Vanessa Compagnucci (Vany), Adrien Drumel (Adrien Borkman / Vilhelm Drumel), Gwendoline Gauthier (Gwendoline Gauthier / Frida Drumel), Sarah Lefèvre (Sarah Borkman), Yannick Rénier (Yann G. Borkman) | mise en scène Christophe Sermet