Le complexe de la sorcière
Le Complexe de la Sorcière nous présente une femme qui approche la 40aine et qui est atteinte d’un mal étrange : elle voit une sorcière et son bourreau dans une cellule de l’époque de l’Inquisition. Comme cette vision est omniprésente dans sa vie d’intellectuelle parisienne, elle décide de mener l’enquête. Elle découvre ainsi le phénomène Chasse aux Sorcières, son ampleur, son horreur, son absurdité aussi. L’existence de ce féminicide massif du début de la Renaissance qui a duré 3 siècles questionne Isabelle sur les séquelles intergénérationnelles laissées par un tel massacre.
Le principe de domination lui apparait soudain comme un système présent partout dans les rapports humains, et plus particulièrement envers les femmes et les enfants. Son processus la conduit à visiter sa propre expérience du surgissement du principe de domination : son enfance et son éducation genrée, son couple actuel, sa manière de vivre le doute sur elle-même, ses questions perpétuelles de légitimité.
A la manière d’une amnésie traumatique, le souvenir du harcèlement scolaire qu’elle a subi lui revient brutalement. Non qu’elle l’ait totalement oublié, les faits ont toujours été présents à son esprit, mais la manière dont elle a vécu ces quelques années, la violence qui lui a été faite, par les élèves mais aussi par l’indifférence de celleux à qui elle a tenté d’en faire état.
Son chemin de résilience se poursuit alors en confrontant ses parents, en racontant, en tentant de comprendre ce phénomène tellement ancré dans les rapports de dominations : prendre le pouvoir sur l’autre pour exister soi. Au bout de ce voyage initiatique par le biais de conversations avec sa sorcière, elle comprend finalement que la seule solution sera de reprendre le pouvoir sur elle-même et pour elle-même.
Une adaptation du roman d'Isabelle Sorente
Mise en scène: Sarah dupré
Aide à la dramaturgie: Peggy Thomas
Travail chorégraphique: Lisa Coppi
Création lumière: Bruno Smit
Avec Amélie Saye et Julie Lenain