Théâtrez-moi
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Le Dieu du Carnage

Les adultes ne sont pas nécessairement plus matures que les enfants
À partir d’un tout petit fait tiré du quotidien, Yasmina Reza jubile et trace à la ligne claire et au vitriol, le portrait de bobos satisfaits et sûrs de leurs droits. Le tableau qu’elle nous peint n’est pas joli joli, c’est un carnage. Mais c’est à mourir de rire.

Une dent cassée, et Reza déroule le fil de nos paradoxes : la politesse de façade et la brutalité rentrée, tout le dérisoire des grandes déclarations altruistes qui s’effondrent à la moindre anicroche. Et surtout, sous le vernis, la rage. On se croirait sur les réseaux sociaux.
Au square, Ferdinand attaque Bruno à coups de bâton qui laisse quelques dents sur le béton !
Urbains, cordiaux, les parents se donnent rendez-vous pour régler le litige à l’amiable, entre personnes civilisées !
Mais très vite les sourires se craquèlent et l’atmosphère s’envenime.
Rencontre au sommet entre parents énervés, qui pètent un plomb dès qu’on touche à leur progéniture, leurs habitudes, leurs petites certitudes ou leurs réputations.
La tension va progressivement venir à bout de toutes les bonnes intentions et les digues vont lâcher. C’est la débandade, le chacun pour soi, le conflit ouvert, la guerre de tranchées.

« On vient dans leur maison pour arranger les choses et on se fait insulter, et brutaliser, et imposer des cours de citoyenneté planétaire, notre fils a bien fait de cogner le vôtre, et vos droits de l’homme je me torche avec! » (Etxrait)
De Yasmina Reza -Mise en scène: Arthur Jugnot ▪ Avec: Nicolas Buysse, Thibaut Nève, Ariane Rousseau, Stéphanie Van Vyve