Le Champ de bataille
Jérôme Colin
L’ennui avec les enfants, c’est qu’ils grandissent. C’est qu’un beau matin, sans prévenir, ils mettent des trainings, répondent par onomatopées et écoutent de la mauvaise musique (…) Ça coûte une fortune en crème anti-boutons, ça change d’humeur toutes les six minutes, ça a le nez qui pousse. Ça se traîne du divan au lit en mettant un point d’honneur à vous rappeler que vous n’êtes absolument pas à la hauteur de votre rôle de père. Ça vous empoisonne. Ça vous déteste. C’est cruel un enfant qui grandit. Comble de tout, une fois dépassé le mètre 50, ça cesse de vous considérer comme Dieu en personne. Et ça, il faut l’encaisser ! Désormais vous n’êtes plus rien, juste un étranger programmé pour leur gâcher l’existence et les empêcher de vivre.
La quarantaine galopante, voilà ce que se dit ce père, enfermé dans les toilettes, ultime forteresse inviolable, où il consulte des dépliants de voyage, manière d’échapper pour de bon à la pesanteur du quotidien, avec d’un côté un fils aîné en pleine adolescence, de l’autre son couple en crise, sexuelle notamment.
En adaptant le roman de Jérôme Colin Le Champ de Bataille, Denis Laujol (Pas Pleurerde Lydie Salvayre et Fritland de Zenel Laci) nous offre un spectacle sur l’amour familial où les sentiments sont à vif, comme sur un champ de bataille. Un spectacle qui questionne la violence sociale, notamment produite par l’école et la famille, mais qui n’est jamais dénué d’espérance car il est porté par une plume pleine de tendresse et de dérision.
Un spectacle destiné aux parents et à leurs enfants, qui devraient se reconnaître dans cette observation tendre et hilarante de la mutation adolescente.
De Jérôme Colin
Adaptation et mise en scène : Denis Laujol
Avec Thierry Hellin
Collaboration artistique : Julien Jaillot
Scénographie : Denis Laujol
Lumières : Xavier Lauwers
Vidéo : Lionel Ravira
Costumes : Carine Duarte
Son : Marc Doutrepont
remerciements à Alice Olivier (vidéo) et Stéphane Arcas (décor)
Avec l’aimable autorisation des Editions Allary
Une coproduction du Théâtre de Poche, de la Cie Ad Hominem, de l’Atelier Théâtre Jean Vilar (Louvain-la-Neuve) et du Central (La Louvière) et de la Coop
Avec le soutien de Shelterprod, Taxshelter.be, ING et du Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge