Les Enfants du Soleil
Maxime Gorki
Dans une grande maison en ville, des gens entrent et sortent continuellement, se cherchent, pour se déclarer leur amour ou se quereller.
Quand ils sont finalement réunis, ils imaginent un monde meilleur, peuplé d’êtres humains à leur image, solaires, forts et pleins d’idéaux. Dans ce monde rêvé, placé sous le signe de la connaissance, des sciences et des arts, le peuple serait éduqué et instruit. La société serait débarrassée de tout ce qui est violent et sauvage. Les occupants de cette maison ne supportent pas que cette sauvagerie fasse irruption dans la maison. Ils ne s’aperçoivent pas que dehors, tout est chamboulé. A cause d’une épidémie, un mal invisible dont tout le monde parle, mais aussi parce que quelque chose de plus fort que tout, de plus grand et d’irrésistible est en marche. Serait-ce la révolution ? Il est très à la mode, par les temps qui courent, d’appeler la révolution de ses vœux, d’affirmer que « si ça continue, ça va finir par péter ! », d’éventuellement même légitimer la violence, voire pour certains, plus extrémistes, d’envisager de prendre les armes. Mon pressentiment de simple citoyen est que ce tabula rasa n’est pas pour demain, que le grand soir se fera encore attendre, dans ce monde où les puissants n’ont jamais été aussi forts de leur pouvoir économique global. Mon envie d’homme de théâtre est d’aller fouiller du côté des idéaux et des utopies (révolutionnaires ?) de notre temps. De questionner les rêves, les projets de société par le biais du théâtre. Comme le théâtre, selon moi, doit toujours rester un divertissement - édifiant, troublant, dérangeant bien sûr, mais jamais un pensum - Les enfants du soleil, cette étrange comédie de 1905, l’année de la première tentative de révolution russe, réunit tout ce que je cherche à mettre en mouvement au théâtre et me permet de continuer à questionner l’individu dans son rapport complexe aux autres et au monde mais, cette fois, dans un contexte plus politique. Chez Gorki, la révolution est devant la porte. Et puisqu’on ne lui ouvre pas, elle tente de se frayer un chemin, de se glisser par les fentes et fissures de l’édifice bourgeois. Cette pièce marquante n’a jamais été créée en Belgique francophone alors qu’elle est régulièrement représentée partout dans le monde. Ce sera donc une première création chez nous !
Avec Claire Bodson, Marie Bos, Iacopo Bruno, Vanessa Compagnucci, Gwendoline Gauthier, Francesco Italiano, Philippe Jeusette, Gaetan Lejeune, Yannick Renier, Consolate Sipérius
Scénographie & lumières Simon Siegmann
Assistanat a la mise en scène Nelly Framinet
Mise en scène Christophe Sermet