Notre Peur de n'être
Fabrice Murgia
Tout au long de son travail riche et foisonnant (Le Chagrin des ogres, Life : Reset/Chronique d'une ville épuisée...), Fabrice Murgia n'a cessé d'interroger son époque en explorant des thèmes comme la solitude, les nouvelles technologies, l'enfance...
Il puise dans son histoire ouvrière et résistante, se nourrit du réel et de ses recherches, pour mettre en scène des spectacles qui remuent et dérangent. Avec Notre peur de n'être, qui sera créé cet été au Festival d'Avignon, le lauréat du récent Lion d'argent à la Biennale de Venise va un pas plus loin. En abordant sans catastrophisme ni angélisme le monde virtuel d'aujourd'hui. Ses forces (un accès infini au savoir, une intelligence collective, un nouveau langage...) et ses dérives (les addictions, l'isolement, les menaces sur nos vies privées...).
Un spectacle complet et visuel placé sous le signe de l'espoir, des utopies et de la transformation du monde. Qui s'appuie, notamment, sur l'essai Petite Poucette de Michel Serres dans lequel le philosophe analyse les effets de trois révolutions successives : le passage de l'écrit à l'oral, de l'oral à l'imprimé et de l'imprimé aux nouvelles technologies.
Pour nourrir sa création, Fabrice Murgia s'est aussi inspiré des Hikikomori, ces jeunes adultes japonais coupés du monde qui ont choisi de vivre reclus, seuls face à leurs écrans, pour échapper à cette société de plus en plus brutale. Au final, Notre peur de n'être aborde notre civilisation, ses malaises et ses crises, avec un regard optimiste et projeté vers l'avenir. Le metteur en scène y parle admirablement bien de cette jeunesse « qui a besoin d'espérer », de ses forces et de ses fougues, à la lumière des nouvelles technologies comme sources d'expression et de contre-culture.
Ce spectacle aux accents cinématographiques est porté par six comédien(ne)s de talent, une mise en scène énergique et épurée, ainsi qu'une bande son originale. Une véritable machine théâtrale qui fait de cette Peur de n'être, une fascinante et percutante photographie du monde moderne.
Texte et mise en scène : Fabrice Murgia
Recherches dramaturgiques : Vincent Hennebicq
Conseiller artistique : Jacques Delcuvellerie
Assistant : Vladimir Steyaert
Stagiaire : Emma Depoid
Création vidéo : Jean-François Ravagnan, Giacinto Caponio
Musique : Maxime Glaude
Création lumière : Marc Lhommel
Scénographe : Vincent Lemaire
Interprétation : Clara Bonnet, Nicolas Buysse, Anthony Foladore, Cécile Maidon, Magali Pinglaut, Ariane Rousseau
Régie générale : Marc Defrise
Régie son : Sébastien Courtoy
Régie vidéo : Giacinto Caponio
Régie lumière : Emily Brassier
Régie plateau : Hugues Girard
Décor construit par l'Atelier de La Comédie de Saint-Etienne
Une création de la Cie Artara et du Théâtre National/Bruxelles | En coproduction avec : L'Aire Libre/St Jacques de la Lande, La Comédie de Caen, La Comédie de Saint-Etienne, La Comédie de Valence, Le Groupov, La Maison de la Culture de Tournai/NEXT Festival, Le manège.mons et la Fondation Mons 2015 - Capitale européenne de la Culture, Le Théâtre de Grasse, Le Théâtre de Liège, Le Théâtre de Namur, Le Théâtre des Bergeries/Noisy le Sec, Le Théâtre Dijon-Bourgogne, Le Carré Sainte-Maxime | En collaboration avec Michel Serres, autour de son essai Petite Poucette - Editions Le Pommier | Avec le soutien de : la Fédération Wallonie-Bruxelles, Wallonie-Bruxelles International, le Centre Wallonie Bruxelles/Paris, DIESE # Rhône Alpes, Eubelius, Riva Audio (www.rivaaudio.be), Sabam for culture | Franco Dragone Entertainment Group. © Jean-Louis Fernandez.