Weekend de clôture de saison en marge du projet "Inadapté"
Paul Camus
Inadapté III, Printemps I
Troisième étape du projet collectif mené par Paul Camus, à partir du roman Chez les Fous de Rainald Goetz.
Après le sombre hiver, voici le printemps. Nous suivions Raspe, le jeune médecin, voici la fin de la métamorphose avec au bout du compte la liberté d'esprit, l'été. Gagnée pour de bon ?
- Souviens-toi, spectateur, acteur, ami, nous nous étions quittés sur ces mots d'Alex :
« Attendre ... Attendre la rencontre du matin ... la plus profonde obscurité n'est-elle pas déjà dépassée en janvier ? »
- Oui tu disais qu'en septembre nous avions rencontré la « psychiatrie » et qu'en décembre nous écoutions maintenant la déflagration en nous de cette rencontre ... j'en ai éprouvé une tristesse comme jamais, un grand vent froid, et puis cette neige...
- Oui, nous en étions comme déchirés dans un silence de granit. Mais rappelle-toi j'ai toujours dit que le roman était optimiste, une hypothèse de travail même, ne sens-tu pas le printemps ? Écoute : On pourrait penser un plaisir, une force, une liberté de la volonté par lesquelles un esprit sans désir de certitude, irait jusqu'à se tenir sur des cordes et des possibilités légères et danser jusque sur les bords des abîmes. Un tel esprit serait l'esprit libre par excellence.
- Rainald ?
- Non. Nietzsche.
- Ouh là !
- N'aie pas peur, personne ne force personne et rien qui ne soit d'abord sensible. L'étrangeté retire lentement son voile et se présente sous la forme d'une nouvelle et indicible beauté.
- Et les fous ?
- Plus de fous. L'homme augmenté de ses possibles, voilà ce que nous devrions pouvoir être ou pressentir. Tous dingues !
- Tu as une idée de la forme ?
- Oui, la lucidité.
- De nouveau sibyllin...
- Non, tout deviendrait occasion de validité de l'évidence. Et quelquefois je rêve que nous finissions en fête, mais peut-être sera-t-il trop tôt, il faudrait tellement ne pas la représenter mais la vivre... Il y aura encore de nombreux printemps à venir.
- Et les bagages minimums ?
- Comme valise, ce que David tentait de toujours nous rappeler : Par la forme de la discussion, on s'entraîne à une responsabilité individuelle et collective qui peut devenir efficace pour lutter. Et ce qu'en décembre nous éprouvions : les silencieux ne sont pas ceux qui ont le moins de chose à dire, regardez-les ! Tout est occasion.
- Pourquoi cette photo ?
- C'est ce qui nous restera, comme un rappel de ce qui nous permit le lumineux. La tristesse devenue quatrain... Le réveil en nous de tout le chemin parcouru.
Sur le plateau : Pedro Cabanas, François de Saint-Georges, Bertrand De Wolf, Ilyas Mettioui, Arieh Worthalter, Bernard Van den Bossche, le Vivès Club (Thérèse, Didier, Jean-Pierre, Maude, Alex, Cibely, Caroline,...)
« Avec une justesse rare, ces récits de vie emmènent le specta- teur dans « un voyage au cœur du dérèglement mental ». Évitant les poses stéréotypées des malades mentaux aux- quels les acteurs aiment si souvent se livrer, ce voyage nous donne à voir l'homme dans son angoissante fragilité. » (Demandez le programme)
« On n'en sort pas indemnes, pas fous, mais interloqués et aptes à repenser notre vision de la folie pour l'élargir, la dire, en rire et non plus la proscrire ! » (Le Bourlingueur du Net)
Cueillir et pleurer de rire
Par le CREAHM de Liège et artistes extérieurs
Le poisson qui se bar
(Le Boomerang)
Résultat de l'atelier mené durant toute la saison par Ilyas Mettioui
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